Pentecôte

Auteur: Philippe Henne
Date de rédaction: 28/05/23
Temps liturgique: Temps de Pâques
Année liturgique : A
Année: 2022-2023

Des langues de feu, voilà tout ce que la première lecture a pu dire sur l’arrivée du Saint-Esprit sur les apôtres. C’est bien la preuve que, même pour saint Luc, l’auteur des Actes des Apôtres, c’était presque impossible de définir ce qu’est le Saint Esprit, qui il est vraiment en lui-même. Alors nous allons partir de cette image pour en parler.

On pourrait dire que le surgissement de l’Esprit Saint chez les apôtres serait comme une idée géniale qu’on vient d’avoir en tête. On ne sait pas d’où ça vient, mais brutalement on a une idée toute nouvelle et grâce à cette idée tout semble clair et lumineux. Tout paraît beaucoup plus simple. C’est un peu cela que les apôtres ont dû vivre : soudain, ils ont compris que Jésus était vraiment le Fils de Dieu, que ce n’était pas seulement un homme comme vous et moi, mais qu’il avait en lui la nature divine. La preuve, c’est qu’il est ressuscité. Un homme ne ressuscite pas comme Jésus. Il peut juste vivre quelques instants ou quelques heures de plus, mais de toute façon il meurt. Le Christ est vivant, et vraiment vivant, pas comme un fantôme, mais comme un homme lumineux, rempli de la lumière céleste ou de l’Esprit de Dieu.

A partir de ce moment-là, quand ils ont compris tout cela, les apôtres n’ont pas pu rester en place. Il a fallu qu’ils se lèvent et qu’ils crient partout : « Jésus est vraiment le Fils de Dieu ; il est vivant ; il est ressuscité. » C’est comme pour Roméo. Quand il a découvert Juliette, tout lui paraissait lumineux, joyeux, plein de couleur et de joie de vivre. Et il ne pouvait pas rester en place. Il fallait qu’il aille tout de suite la voir, l’entendre, lui parler. La différence avec les apôtres, c’est que, lui, Roméo s’est enfermé dans son amour pour Juliette. Et ils sont morts, tandis que les apôtres, eux, ils voulaient apporter la vie au monde entier. Et la vie, c’est connaître Dieu et pouvoir le servir.

Et le plus beau, c’est que, quand les apôtres ont commencé à expliquer tout cela, tout le monde l’a compris. C’est cela que le récit des Actes des Apôtres veut raconter quand il dit que tous, Parthes, Mèdes et Elamites, tous pouvaient comprendre ce que les apôtres leur disaient parce que c’était tellement beau, tellement profond, que cela correspondait à l’attente de tous les hommes sur la terre. Oui, tous les hommes espèrent rencontrer quelqu’un qui serait proche d’eux, qui les comprendraient, qui mettraient dans leur cœur la lumière et le feu de l’amour. Et c’est homme, c’est Jésus, qui met dans notre cœur la lumière de son Esprit.

Car l’amour, c’est comme une langue de feu. C’est tout petit au début, mais cela enflamme le cœur de l’homme au point de tout ravager parfois. Le feu, c’est comme l’amour. C’est difficile à contenir. Cela peut courir partout et s’emparer de toutes les choses à la fois. Et c’est comme cela qu’il y a tellement de saints dans l’Église. C’est parce que ce sont des hommes et des femmes qui ont été saisis par l’amour de Dieu et qui ont fait des choses incroyables comme le Père Damien sur l’île de Molokai, ou Mère Teresa à Calcutta et sœur Emmanuelle au Caire.

le feu se manifeste de mille façons. Les apôtres étaient tous différents, mais animés d’un même amour. Chacun à leur façon, ils ont annoncé la Bonne Nouvelle. Chacun à notre façon, nous pouvons et nous devons partager l’amour de Dieu pour tous les hommes.

Demandons à Dieu de ranimer le feu de notre amour pour lui. En recevant l’eucharistie, recevons l’Esprit qui a transformé ce pain et ce vin pour en faire le corps et le sang du Christ. Car rien n’est impossible à l’Esprit. Il suffit de laisser la porte ouverte. Il entrera et il allumera notre cœur.