J’ai parlé à Pâques de la Résurrection comme le Christ nous appelant par notre prénom, assis sur la margelle de nos tombeaux vides. Il est là qui nous appelle au creux de tous nos deuils – deuils de nos proches, deuils de nous-mêmes – au creux de toutes les déchirures, souffrances et humiliations qui nous ont changés. La Résurrection ne se comprend intimement qu’à travers toutes nos résurrections. De quelles morts ai-je, comme le Christ, à force d’amour, déjà ressuscité ?
Il y a toutes sortes de morts en nous. Il y a bien sûr les deuils que nous portons, ces êtres chers dont la présence nous manque. Il y a aussi les deuils que nous avons dû faire de nous-mêmes, tous ces espoirs que nous avions et auxquels nous avons dû renoncer, toutes ces vies rêvées, ou simplement envisagées, que nous n’avons pas eues. Il y a aussi toutes les blessures, les méchancetés, les indifférences, les humiliations que nous avons subies et qui nous ont changés. Il y a aussi quelque part Dieu qui est mort en nous, à l’image de cette spontanéité d’aimer que nous avions tous enfant.
Je ne sais pas si vous savez, mais le psaume 136 que nous venons de lire est devenu un tube planétaire en 1978. « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions », ce sont exactement les paroles de « By the rivers of Babylon » du groupe Boney M qui chante ce psaume, quasi mot à mot, sur un air joyeux. Excellente entrée en matière que cette chanson, ce psaume pour célébrer ce dimanche de Lætare.
Je crois qu’il y a un vieillir heureux, qui parvient, au-delà de toute circonstance, à trouver encore la joie d’aimer. Je crois que malgré le corps qui se délite, les maladies et les maux qui prennent de l’importance, malgré les possibilités qui se réduisent parfois drastiquement et même quand vient le sentiment d’approcher de la fin, il reste de la place pour l’espérance et la joie, parce que jusqu’au bout nous gardons intacte notre capacité d’aimer.
On ne comprend bien ce qu’est un schisme que comme douleur. C’est plus qu’une dispute ou une séparation, c’est un déchirement. Le schisme, c’est douloureux comme le cœur d’un enfant écartelé entre des parents qui se font la guerre ; douloureux comme les entrailles d’une mère déchirées par le conflit entre ses fils.
En l’occurrence, ce sont les entrailles de Dieu qui se déchirent des guerres entre les hommes et c’est le Christ qu’on écartèle quand il s’agit de Chrétiens qui s’affrontent.
Jean prêchait dans le désert. Jean annonçait que les temps étaient venus. Le Messie n’allait pas tarder. Il appelait à la conversion, ses paroles étaient fortes et interpellantes. Il avait autour de lui des disciples. Jésus était sans doute l’un de ces disciples. En signe de conversion, Jean invitait au baptême. Et Jésus s’est fait baptiser par lui. Ce fait semble avoir troublé la première communauté : Jean le baptiseur serait-il plus grand que Jésus le baptisé ? Les évangiles insistent : Jean dit que Jésus est le plus grand.
Il n’a même pas un lit, ni une maison, l’enfant de la crèche. C’est non seulement dans un grand dénuement et ignoré de tous, que le Christ vient au monde. Mais c’est aussi dans un grand désarroi familial : Joseph sait qu’il n’est pas le père. C’est difficile d’accueillir d’emblée comme le sien l’enfant qui ne l’est pas, de le reconnaître comme son propre sang.
On sent de l’empressement dans le texte du Livre d’Isaïe : « Parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli ». C’est l’accomplissement d’une délivrance ... Le contexte est celui du retour de l’exil à Babylone ; on est au VIe siècle avant Jésus-Christ ; le peuple marche dans le désert pour rentrer à nouveau en Terre promise. Cette partie du Livre d’Isaïe s’appelle le Livre des consolations. Et nous aussi, aujourd’hui, nous marchons dans le désert. Et nous aussi, aujourd’hui, nous avons besoin de consolations.
Depuis quelques décennies déjà, la course après le temps est devenue un sport non seulement national, mais également international. J’irais même jusqu’à risquer de dire que cette course après le temps n’est pas optionnelle. Elle s’impose à nous en tous lieux et en toutes circonstances. Et peut-être que nous en prenons encore plus conscience en cette période de confinement où tant de choses ne peuvent plus se vivre au rythme effréné dans lequel nous nous étions enfermés.
De advent, dat zijn de vier weken vóór kerstmis, de donkerste periode van het jaar, waarin we reikhalzend uitzien naar de geboorte van nieuw leven. We steken iedere week een kaars aan op onze groene krans en gaan wat dichter bij elkaar zitten. We cultiveren ieder jaar in de advent een ongeduldig wachten. We verlangen om bevrijd te worden uit ons opgesloten zitten. We willen verse lucht en helder licht. We willen ademen op het ritme van een gezond samenleven. En verlangen we dat alles ook niet, al zolang – tijdens de twee periodes van lockdown – op een intense manier. Daarom is het goed dat wij, zeker nú, stilstaan bij de diepe betekenis van onze beleving van de jaarlijks terugkerende adventstijd.
Les jours raccourcissent, le temps s’est fait maussade et gris. L’année a été tout au long pénible et se termine par la reprise préoccupante de la pandémie. Coup sur coup, les confinements et la distanciation persistante de nos liens sociaux pèsent lourdement sur notre moral. Et voici la Toussaint.
Temps liturgique: Fêtes du Seigneur et Solemnités durant l'année
Année liturgique : A
Année: 2019-2020
Chers compagnons de route,
Tout est différent cette année, y compris la fête de la Toussaint. Allons-nous nous rendre sur la tombe de nos proches ou est-ce que la peur nous retient à l'intérieur ? Allons-nous saluer rituellement ceux qui sont partis sans saluer ou allume-t-on simplement une bougie avec une photo sur le placard ?
La Toussaint est une fête mélancolique liée à la mémoire de beaucoup de ceux qui nous ont précédé, liée à la nature qui se retire pleine de couleurs dans une tranquillité silencieuse. À cela s'ajoute l'impuissance et le sentiment d'impuissance que nous ressentons plus fort que jamais ces derniers temps.